Une syzygie du cœur, du corps et de l'esprit

Poésie ininterrompue

J’étais beau putain

Je me souviens.

La première fois,
C’était un matin.
Un de ces matins qui suivent
Ces nuits sans amour.
Tu es sortie du lit,
Sans mot, ni regard ;
Un au revoir.

Le matin d’après, il s’est invité.
Et se nourrissant de tes silences,
Il a tissé son enveloppe charnelle.
Sans accord, il fait corps.
Et je ne suis plus tout à fait là.

Depuis, vos nuits soupirent
mais jamais ne transpirent.
Vos regards se croisent
Dans des ébats sans extase.

Aujourd’hui,
Elle ne le regarde plus.
Et je me souviens.
J’étais beau putain.

 

Perspective

Mieux vaut un verre de vin
À moitié vide
Qu’un verre d’eau
À moitié vide.

Les saisons

Te souviens-tu du printemps
Des sentiments ?
C’était avant le peut-être,
qui trop vite, est ; puis était.

Echoués

Âmes abîmées
Et puis leurs ombres qui sombrent
Et corps écorchés

 

Atlantide

À la marée haute
Voir les pages se noyer
Livre déchiré

La longue nuit

Durant la longue nuit,
M’aurais-tu crû si je t’avais dit
Que derrière la montagne
Se cachait un soleil ?

L’ère glaciaire

Durant l’ère glaciaire,
M’aurais-tu laissé soulever
Ce manteau blanc et me laisser
Pénétrer en ton fort intérieur ?

 

La grande sécheresse

Durant la grande sécheresse,
M’aurais-tu invité à
Parcourir les dunes menant à ton oasis
Afin d’y tremper mes lèvres ?

 

Rosenthale à nouveau

On pourrait s’arrêter de s’empêcher ?
Sauf peut-être s’empêcher de dormir.

Sais-tu où et quand aller danser sous les flocons de neige ?

Caduque

Sais-tu de quoi notre passé
Est-il simplement composé ?
De présents anticipés,
De futurs qu’on a rendu imparfaits.
Quel impératif nous a rendu passifs ?
Je regrette nos verves irréguliers,
Nos temps qu’on n’a pas su conjuguer.

L’entremetteur

Nous dirons que nous nous sommes
Rencontrés en octobre ;
Car nous ne pouvions attendre que
Novembre persuade décembre de
Venir nous unir.

Action, vérité

On fait des choses stupides par amour.
Qu’est-ce que tu attends
Pour me demander n’importe quoi ?

Éternelle

Elle ne compte pas parce
Qu’elle est belle,
Elle compte parce
Qu’elle est vraie.
Tu ne pleures pas parce
Qu’elle est belle.
Tu pleures parce
Que tu la voulais éternelle.