Une syzygie du cœur, du corps et de l'esprit

Poésie ininterrompue

Nos retenues se sont tues

Il y a les « je t’aime » que je porte
À tes yeux.
Les « je t’aime » que j’accroche
À tes lèvres.
Les « je t’aime » que je souffle
Dans ton cou.
Et les « je t’aime » qui jamais
N’ébranleront le silence.

 

Hiver

Comment je sais
Qu’elle est partie ?
Elle n’a jamais été
Vraiment là.

Automne

Comment je sais
Qu’elle était amoureuse ?
Je me souviens
Que j’étais beau.

Été

Comment je sais
Qu’elle est amoureuse ?
Elle m’a dit
Qu’elle me trouvait beau.

Printemps

Comment je sais
Que je l’aime ?
Un jour je la trouvais jolie,
Le lendemain je l’ai trouvé belle.

Litote

Elle disait que j’étais homme de peu de mots.
Elle aurait pu dire tête de litote, mais elle était polie.
C’est comme très jolie, mais avec la litote.

Avant le big crunch

L’Univers fait son chemin.
Et au bout du chemin.
Qu’en sera-t-il ?
De lui ; et de ses étoiles que nos yeux observent sans éteindre le feu qui les consume.
Pour cela, il suffirait de laisser venir la nuit.
Notre nuit.

Avant le big crunch ?

Pour cette épaule

C’est pour cette épaule que notre soleil nous offre ces caresses chaudes et orangées.
C’est pour cette épaule que des marins font naufrage pour laisser leur rêve s’y échouer.
C’est pour cette épaule que le cœur des hommes se brise pour laisser leur tête s’y réfugier.
C’est pour cette épaule que je navigue, pleine voile, cœur à découvert, pour l’embrasser et m’y accrocher.

C’est sexuel

Au début libre,
Elle chantonne.
Puis ivre,
Elle papillonne.
Sans un mot,
Alors tu la guides.
Au point de mouillage,
Elle s’ancre en ta chair.
Le dessein se dessine, et
De vague en tourbillon,
Tu chavires. Enfin.

Au creux des interlignes

C’est compliqué.
Je n’écris plus.
Les mots se perdent,
Et lorsqu’ils se retrouvent
Ils n’ont plus de liant.
Ils n’ont plus ce liant.

De désirs en soupirs, il me tarde
De sentir à nouveau l’émulsion
Entre ce trop vide et ce trop plein.
Et le moment venu,
Je pourrai à nouveau me réfugier
Aux creux des interlignes.