Pente douce
Pentes escarpées
Sur les sentiers en lacet
Le creux de tes bras
Sombre passager
Je suis mon étranger.
J’étais l’autre ; avant
D’être celui que je suis.
Et je suis celui pour
Qui, tantôt, je ne serai plus.
Je, et moi son passager.
Rivières
L’éternité durera un jour,
Et une nuit.
À l’aurore,
Des larmes transporteront
Les lueurs d’un monde nouveau.
Là où les rivières
Rejoindront les fleuves,
Et les fleuves
Rejoindront les océans.
Altérité
Je le reconnais,
Car j’y vois la beauté.
Je le reconnais,
Car il revêt ton sourire.
Je le reconnais,
Mais il m’est inconnu.
Nuit blanche
Quand le sommeil
Prend pour aman
Une illusion.
C’est plus que la nuit
Qui est à l’abandon.
C’est un matin sans éveil,
Puis un jour sans faim.
La réthorique des sens
Et si je mourrais ce soir,
Saoul et nostalgique.
Et si je pourrais ce soir,
Avec la conviction
Que tout était beau.
Que tout était vrai.
La réthorique de la nuit
Souvent je me sais incassable,
Parfois ; je me crois enveloppé de fracas.
Si demain il fait jour,
Combien de temps la nuit reste-t-elle ;
Encore.
Ouessant
Plus aucune vague
Sur l’océan agité
Ballet sur le flot
Rendez-vous
Tu embrasses les vents solaires,
Et moi j’ai brûlé mes voiles,
J’ai brûlé mes ailes.
Il y a t-il une île sous cette atmosphère,
Une idylle si tu me laisses toucher terre ?
Obsolescence
L’ombre séculaire
Les sentiments surannés
De nos amours veules
En peinture
Un jour d’hiver,
L’était s’était invité.
Et le printemps est resté.
Un crépuscule inachevé,
Sur la toile presque noire et pailletée ;
Ton visage en paréidolie
Et pour l’éternité.
Le manque
Caresser l’oubli
Flirter avec les regrets
Baiser les remords
En ton sein
Tête déposée
Et le temps glisse sur moi
Ineffable instant
Hyalin
Je te vois,
Mais les mots
Que j’ai pour toi
Ne sont pas les mots parlés.
Ce poème sans phonème,
Un flot sous la lune diaphane,
Les âmes à nues
En ce hyalin océan.