Poème en aphasie
Je repense à ces poèmes
Que je n’ai pas su t’écrire.
Ces innombrables je t’aime,
Que tu ne pourras jamais lire.
Faire taire les étoiles
J’irai chasser ces étoiles qui ont vu
Nos lèvres liées, nos corps emmêlés,
Nos fluides mélangés
Et nos souffles coupés.
Inachevés.
Chaque nuit abandonnée
Est un poème inachevé.
Insignifiant
L’amour est une vérité
Qui l’ignore ou qui s’ignore.
L’amour est ogre carnivore ;
Qui depuis une éternité m’ignore.
Être
N’être qu’en compagnie,
D’êtres de bonne compagnie.
Être, sans compagnie.
Parfois tu me manques, parfois je mens
Un poème
Bribe de phonèmes
Une intention
Portée à ébullition
Être au supplice
D’un feu sans artifice
Ta bouche
Ma main sur ta bouche,
Personne ne peut t’entendre jouir.
En télétravail
En télétravail,
(Presque) Personne ne te voie nu.e
Petite mort
La Lune en sera témoin ;
J’irai au matin
Te tutoyer de mes mains.
Me louvoyer entre tes reins.
Et m’échouer sur tes seins.
Toi, moi ; émois
Peut-être qu’un jour
Viendront ces jolis poèmes
De toi, moi ; émois
Le point virgule
Peut-être n’était-ce
Qu’un point virgule au final.
Crépuscule
Plus de mer entre nos deux ports
Plus d’étoile éclairant nos coeurs
Reste un ciel que le jour étire
Reste un écho que la nuit soupire
L’été s’est lassé
Des routes en lacets
Des draps qu’on a pas froissé
L’été s’est lassé
Le jour au crépuscule
Tomber en amour
Comme le jour au crépuscule
L’océan naissant