Je travaille depuis plus de vingt ans maintenant.
Je travaille depuis plus de vingt ans et j’ai connu la Start Up, l’agence multimédia spécialisée dans le secteur de la santé et de la pharmacie, l’entreprenariat avec la création de ma propre agence web et à présent le salariat combiné à une activité de freelance WordPress.
Je travaille depuis plus de vingt ans, et pourtant, ces dernières années encore, je me suis surpris à dire oui alors que j’aurais dû dire non.
J’ai longtemps été sujet, et sans nul doute que je le suis encore, à cette variante du syndrome de l’infirmier. Je suis très rapidement en empathie et j’ai également des comportements hérités de mon éducation. Mes parents n’ont eu de cesse de me dire de ne jamais laisser les gens dans l’inconfort.
Dans le monde du travail, cela se traduit par une tendance difficilement contrôlable qui veut que j’assimile une partie plus ou moins importante de la charge qui incombe normalement à mes interlocuteurs, prospects ou clients.
J’ai la conviction d’être un bon professionnel mais je m’investis trop souvent au delà des périmètres établis, et dans l’intérêt des projets et des clients. Je porte alors des responsabilités qui ne sont pas les miennes. J’ai du mal à accepter que le budget puisse être un critère bloquant lorsqu’il s’agit de mener un projet de la meilleure des façons possibles. Dès lors, je me retrouve à proposer et réaliser des tâches que je ne facture pas. Pas toujours.
Et pour quoi au final ?
Je ne me rends pas service, je ne rends pas service au client qui perd du coup toutes notions des composantes de son livrables. Il perd également de vue la valeur de mon travail et il pourrait aussi ne pas être en capacité de réaliser la profondeur de mon implication. Mon expertise est alors juste dévalorisée.
Cela a un impact aussi sur le plan personnel : je n’ai plus de temps pour moi et pour mes proches. Je suis fatigué émotionnellement.
C’est un schéma dont il faut se sortir, et ne pas laisser trainer sous peine de conduire à épuisement sa santé et celle de ses proches. Alors, j’apprends à dire non.
Parmi les choses qui m’ont aidé à sortir de ce schéma, il y a eu le bénévolat, le don de mon temps dans des oeuvres et des actions de bien commun. L’envie de bien faire se conjugue avec des projets qui ne se monnaient pas, l’investissement est alors un don. Et le don de soi est satisfaisant en soi, il conduit à l’épanouissement. Je préfère donner de mon temps plutôt que de le brader.
Mais il y a eu aussi un déclic : la nécessité de renouer avec l’essentiel.
J’ai très certainement abordé depuis quelques années la seconde moitié de ma vie. Le temps restant est précieux et je veux le passer auprès de ma famille. J’aspire aussi à m’émerveiller de beautés et accueillir les petits bonheurs, de plonger dans l’univers des penseurs et des conteurs d’histoires, de comprendre le monde. De le voir aussi. Et pourquoi pas, en faire des récits à mon tour.
Vous aussi, vous apprenez à dire non ?
2 Responses
Je ne savais pas dire non. Mais certains événements dans ma vie, m’on fait voir, qu’en fait dire non, des fois nous libère d’un poids lourd, et dire non c’est aussi nous soulager. Dire non c’est dire oui à nous, à notre essence. C’est aussi un sort de prendre soin de nous Besoins.
Très bel article. Difficile en effet de dire non… A titre personnel le non m’était difficilement envisageable.
Une éducation centrée sur l’aide mais aussi sur l’obéissance aux adultes, aux règles… Car dire non c’est également se confronter. Se confronter aux autres pour exprimer notre refus, ce qui ne nous convient pas. Apprendre à s’opposer et à s’écouter.
Ecouter notre moi profond… pour dire oui à des projets, idées, amis, actions qui nous sont chers.
Avez-vous ressenti que juste avant d’exprimer un refus (pour des raisons qui nous paraissent saines et justes) nous ressentons tout de même un sentiment d’inconfort .. et pour ne pas avoir à vivre ce sentiment nous préférons dire oui…
J’ai compris des années plus tard que cet inconfort n’était rien d’autre qu’un manque de confiance en soi et une crainte de blesser ou de mal faire. A tord car maintenant que je sais dire non (ou tout du moins que j’essaye) je ressens par la suite un immense bien être également !